Quand le manque de compétences coûte cher aux entreprises et génère du chômage
Le cabinet d’audit et de conseil PWC estime à plus de 2 milliards ce qu’il en coûte, en France, aux entreprises, de ne pas trouver les compétences dont elles ont besoin. Ceci est vrai également pour les Etats Unis, la Chine, le Brésil,… (l’étude a porté sur onze pays) : 108 milliards, dont 14,6 milliards de coûts de recrutement inutiles et 94 milliards de perte de productivité.
Cette étude fait suite à une enquête menée, au printemps dernier, par le CEDEFOP (Centre Européen pour le Développement de la Formation Professionnelle) auprès d’un panel d’entreprises. Elle montrait que près de 40% des entreprises interrogées ont du mal à recruter des collaborateurs ayant les compétences requises et confirme les résultats de l’enquête réalisée en 2010 dans 17 pays d’Europe par Eurobaromètre. 33% d’employeurs considéraient que l’incapacité à trouver du personnel ayant les compétences demandées demeurait le premier problème du recrutement, constat repris par Manpower en 2013. L’étude portait sur des entreprises de 17 pays en Europe : 34 % y évoquaient alors le manque de compétences techniques.
Quant aux compétences demandées, il ne faut pas s’attendre à un manque de compétences dans les hauts niveaux de qualification. C’est dans les compétences intermédiaires qu’il y a pénurie, particulièrement dans les compétences transversales : communication, résolution de problème, gestion de projets et bien sûr aussi dans les nouveaux secteurs liés au développement des nouvelles technologies.
La formation pourrait y remédier, mais l’investissement des entreprises y reste faible : selon les données d’Eurostat, seuls 33% des travailleurs de l’UE ont bénéficié d’une formation, la plupart de ceux-ci déjà hautement qualifiés.
Plus que jamais le besoin de formation se fait sentir. Que ce soit en alternance, en apprentissage ou en continue, la formation est la clef du développement économique et l’arme majeure pour réduire de façon significative le chômage car il y a bien encore en Europe deux millions d’emplois qui ne sont pas pourvus, en partie par pénurie de compétences.