Faire face à la révolution des compétences
Avec la révolution numérique et ses corollaires (l’intelligence artificielle, la robotique, les objets connectés), les métiers vont changer dans les dix ans qui viennent et les compétences pour les exercer restent à acquérir. C’est à une transformation complète du travail que les entreprises vont avoir à faire face.
L’étude du McKinsey Global Institute présentée en ouverture du salon Viva Tech à Paris en mai dernier - à partir d’une analyse sur le type de travail des heures effectuées aux Etats Unis et dans 14 pays européens - met en avant cette transformation et fait la part entre les compétences qui disparaissent et les nouvelles qui sont requises. L’utilisation accrue de la robotique va réduire progressivement le recours aux compétences physiques et manuelles. De même pour les compétences intellectuelles de base, remplacées progressivement par les algorithmes de l’intelligence artificielle. D’après l’étude, c’est près de 30% des emplois d’aujourd’hui qui seraient voués à la disparition. Caissiers, machinistes, conducteurs de camions ou de voitures, certains employés de banque, téléphonistes, assistants comptables verraient leurs compétences concurrencées par l’intelligence artificielle.
Trois catégories de compétences apparaitraient :
- les aptitudes technologiques et informatiques, notamment liées à l’analyse des données, connaitraient la plus forte hausse et devraient impacter 55% des heures travaillées de demain,
- les compétences sociales et émotionnelles ou soft skills (cf mon blog précèdent) recouvrent la relation avec les autres, le leadership, le management. Elles représenteraient 24% du temps de travail dans un avenir proche,
- enfin la créativité, la gestion de projet, la capacité à analyser des informations complexes toucheraient 8% des heures travaillées.
Face à cette révolution du travail, Mc Kinsey estime que la séparation entre travailleurs manuels ou intellectuels symbolisée par l’opposition entre cols bleus et cols blancs n’aura plus de raison d’être.
Tout le monde devra faire face aux mêmes problèmes, alors plus de cols bleus, ni de cols blancs mais des cols neufs qui travailleront dans une nouvelle organisation du travail dite « agile » où ils seront réunis en équipes autonomes, flexibles et changeantes, en fonction des projets.
Ce changement majeur ne pourra s’opérer sans un effort considérable en formation initiale et professionnelle. La formation est bien un enjeu économique, social et sociétal et, comme le dit Eric Hazan, responsable de Mc Kinsey Digital France : « la bonne nouvelle c’est qu’il est possible d’anticiper les effets de la révolution à l’œuvre : nous avons une quinzaine d’années pour nous adapter ».
Mettons tout en œuvre pour réussir !