Machine learning et flip education se marient ! (2/3)

Suite du billet Quand le Machine Learning rencontre la Flip Education Forts de cette ambition ils décident d’associer un système de diffusion de cours en ligne (flip education) à une machine learning qui gère, partage, combine, évalue et modélise les expériences de chacun. Le projet est d’abord financé par Stanford à hauteur de 150.000 dollars.
Les collègues jouent le jeu et autorisent la diffusion de leurs cours, les libérant du discours magistral pour recentrer l’heure de cours sur les questions ou les échanges. D’autres universités telles que Princeton, Michigan, Duke, Penn & suivent. « Il s’agit de leur démonter notre sincérité » explique Daphné. « Il ne s’agit pas de commercialiser leur cours ni de brader leur marque mais bien d’éduquer les gens et d’offrir les meilleurs cursus universitaires au monde entier, gratuitement ».
Mais le projet, de par son ambition, dépasse vite la dimension académique pour renter dans la sphère économique. Une Start- up est créée, dénommée COURSERA . Le fonds de capital-risque de la silicon Valley, Kleiner Perkuins Caufiled & Byers, apporte 16 millions de dollars. Cet argent va servir à développer la Machine Learning ou la plateforme de gestion et d’apprentissage. Car il s’agit d’aller bien au-delà des LMS existantes aussi performantes soient- elles. Aujourd’hui, celles-ci transforment des contenus en produits pédagogiques, assurent la traçabilité et le reporting du parcours, permettent l’évaluation des acquis avec des Quizz ou des outils de simulations et peuvent être reliées à un outil de gestion des compétences.
Cette nouvelle machine va bien plus loin car elle apprend de façon autonome en traitant avec ses modèles mathématiques les informations et interactions fournies par chaque apprenant quand il recherche une information, réalise un quizz ou partage ses connaissances sur un forum. La machine ainsi conçue s’enrichit des expériences de chacun, construisant des modèles d’apprentissage individuels et collectifs en permanence revisités, améliorant à chaque étape ses capacités à apprendre et à faire apprendre.
D’après Daphné, Coursera gère : « aujourd’hui 787 000 étudiants dans 190 pays, 2 millions d’engagement pour 111 cursus allant de la robotique à la poésie ». Depuis le lancement en avril dernier de la plate-forme, cela représente 14 millions de cours visionnés. Les cours sont traduits par les étudiants eux-mêmes. L’accès est gratuit mais la certification si on la souhaite est payante, ce qui assure l’équilibre financier du modèle. Et pendant tout cela la « Machine » tourne, analysant les données fournies par chaque apprenant, pour améliorer la productivité de l’ensemble.
Bel exemple de transformation avec la flip éducation d’une pédagogie unilatérale relativement simple, ou face à face, à une pédagogie multilatérale génératrice d’informations nombreuses et complexes dont le traitement nécessite des outils informatiques et mathématiques de plus en plus élaborés. L’ère tant rêvée de « la machine à apprendre » approche. Mais elle n’évacuera pas les objectifs de l’individu car cette machine existe par lui et pour lui. Il y aura toujours besoin de professeurs, d’étudiants et de contenus. Ce qui est nouveau, c’est que le numérique est en train de reconstruire leur relation et interaction. (A suivre dans les prochains jours, la dernière partie de cet échange sur la Flip Education)