Ecoles métiers et universités d’entreprise

Mon Jul 11 2011 14:18:56 GMT+0200 (Romance Daylight Time), Jean Wemaëre

La tendance forte que l’on constate depuis plusieurs années réside dans le développement des écoles métiers. Celles-ci, contrairement aux universités « corporate » plus axées vers les dirigeants, managers et hauts potentiels, sont au contraire centrées sur le développement d’un métier clé pour l’entreprise. Elles constituent donc un lieu d’apprentissage organisationnel pour les communautés transversales au sein d’un même métier. On y voit se développer de nouvelles formes de pédagogie, axées par exemple autour de « l’experiential learning » décrit par David Kolb, de parcours en blended-learning qui intègrent de plus en plus des modules de e-learning, mais aussi des séances de co-développement entre pairs, des groupes de résolution de problèmes concrets, ou encore des sessions de coaching opérationnel individuel. Ainsi, l’Ecole du Management de la Direction du Courrier, dans le groupe La Poste, a mis en place des programmes particulièrement innovants pour ses encadrants, en mettant l’apprentissage concret des bonnes pratiques de management au cœur de ses programmes de formation. Au sein de France Telecom Orange, ce sont les communautés collaboratives de pairs qui se multiplient, animées par les écoles métiers, et qui permettent aux salariés d’échanger conseils pratiques et solutions tout au long de l’année, bien au-delà de l’expérience de formation. L’histoire est donc en marche, et que ce soit pour former les managers de demain au leadership, pour détecter et fidéliser les talents, pour être l’instrument de la GPEC ou encore pour reconnaître et motiver l’individu au travail, ces universités et écoles s’inscrivent dans une logique incontournable du nouveau mode de management des entreprises. L’appellation université, différente de celle d’école ou de centre de formation interne, est porteuse d’une volonté d’intégration et d’universalité des disciplines qui se fertilisent et s’enrichissent mutuellement. L’entreprise est alors capable d’assimiler ces nouveaux savoirs qui impactent ses lignes de produits ou services, tout en permettant aux individus de les maîtriser pour les utiliser et innover, créant ainsi de la valeur pour elle-même, mais aussi pour la société. Mais tout ceci suppose que les universités d’entreprises ne se replient pas sur elles-mêmes, et continuent à échanger à travers de nombreux partenariats d’expertises. C’est l’un des rôles de notre activité de conseil, dirigée par Caroline Maujonnet, et consacrée aux universités d’entreprise et aux écoles métiers, que de les aider dans leur création, leur organisation, leurs choix pédagogiques, et de leur proposer un benchmarking permanent par rapport aux autres universités du même type. Le savoir est ici plus que jamais dans l’action, il est au cœur de la création de valeur pour l’entreprise et ses salariés.

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