L’apport des sciences cognitives

Fri Dec 04 2009 11:06:53 GMT+0100 (Romance Standard Time), Jean Wemaëre

Avec l’apport des sciences cognitives, et en particulier des neurosciences, notre approche du cerveau s’est considérablement modifiée. Il ne s’agit plus de considérer une « boite noire » dont on observerait les entrées et les sorties mais de pénétrer dans un cerveau émulateur et générateur de stratégies.
La dynamique d’une « pensée buissonnière », selon les termes du professeur Alain Berthoz, s’appréhende à travers des réseaux de neurones enchevêtrés et des processus qui transgressent les divisions classiques du cerveau droit et du cerveau gauche, et leurs fonctions associées. A cet égard, l’étude des activités cérébrales qui entrent dans les processus de décision révèlent l’interpénétration d’opérations jusque là dissociées.
« Une trop grande importance a été attribuée depuis un siècle à la fois au calcul probabiliste et au langage dans l’explication de la décision, c'est-à-dire le rôle du cerveau droit par rapport au cerveau gauche « dominant ».
Que l’on ne s’y trompe pas, il ne s’agit pas d’une prise de position politique ; d’ailleurs, le cerveau gauche traite les données du monde visuel à droite et commande les membres droits, et le cerveau droit s’intéresse à ce qui se passe à gauche. »[1] L’un des mérites principaux des travaux d’Alain Berthoz au Collège de France est d’avoir montré le rôle essentiel de l’inhibition dans les processus de décision qui ne peuvent, de fait, s’identifier à des mécanismes de calcul.
« Nous voyons apparaître de nouveau un concept fondamental pour comprendre les bases neurales de la décision, celui d’inhibition de comportements ou de solutions non désirées. Décider ce n’est donc pas seulement choisir de faire, c’est aussi choisir de ne pas faire, supprimer les actions non pertinentes. »[2] Les processus cérébraux d’inhibition sont hautement complexes mais une découverte récente vient d’en montrer le caractère factuel. La protéine NpHR, issue d’une archéobactérie saharienne nommée Natronomonas Pharaonis injecte des ions de chlorure dans les cellules et les inhibe face à une lumière jaune. Cela ouvre la possibilité d’activer ou d’inhiber tout ou partie de groupes de neurones sous l’effet de la lumière et d’accroître notre connaissance des circuits neuronaux. On peut même imaginer qu’une telle découverte nous aide à mieux décrypter les mécanismes physiologiques de l’apprentissage mais aussi ceux qui génèrent des troubles psychiatriques ou qui se trouvent à l’origine des dégénérescences cellulaires.
La découverte que nous évoquons est due au professeur Ed Boyden du MIT et à Karl Deisseroth de l’université de Standford, elle contribue à éclairer, un peu mieux, l’univers infiniment complexe du cerveau. [1] Alain Berthoz La Décision Editions Odile Jacob.
[2] Ibid

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