La formation en péril - Suite et Réponse

Thu Jun 04 2009 18:01:46 GMT+0200 (Romance Daylight Time), Jean Wemaëre

Les acteurs de la formation œuvrent dans un monde où se confrontent des savoirs qui s’enrichissent en permanence, des organisations et des acteurs pris sous la double tension de la résistance et du changement. Dans ce monde émergent de nouveau de modes d’apprentissage où l’apprenant devient acteur de sa transformation. De surcroît, il faut traiter la réalité complexe de la formation dans un contexte de concurrence globale où la temporalité s’efface devant l’immédiateté et où les organisations interconnectées en réseau se recomposent sans cesse. Une telle complexité génère nécessairement des risques et des incertitudes, c’est pourquoi les résistances et les dévoiements imposés à l’activité de formation peuvent s’interpréter comme la reconnaissance de ses ambitions et de son pouvoir.
C’est alors un cri d’espoir qu’il faut pousser car la formation, tel le Phénix, renaitra de ses cendres car sa nécessité ne fait que croître. En premier lieu il convient d’apprécier la réalité suivante : le stock de savoir, par sa diffusion et les échanges qu’il génère, notamment grâce au web 2 s’enrichit en doublant tous les cinq ans. Dès lors, la fracture sociale relève plus d’une indigence liée au manque de connaissances que de biens matériels. En deuxième lieu il importe d’admettre que l’innovation, élément premier de notre développement économique, ne peut s éclore que dans des environnements où le knowledge management multiplie à l’infini les situations d’apprentissage. De tels constats sont porteurs d’enjeux majeurs ; enjeux qui forgent les responsabilités de tous les acteurs impliqués dans la formation. Ces derniers structurent et instrumentent, sans relâche, et souvent par passion, ce nouveau domaine d’activités qu’est la formation. Ils relèvent les défis qui vont permettre aux individus de concilier équilibre social et relation au travail. Mais le chantier est immense et nos deux auteures ont le mérite de proposer des pistes d’action.

  1. Faire évoluer les situations d’apprentissage, dans un sens différent du système scolaire, où le formateur oublie son pouvoir et son territoire en devenant expert transversal et facilite l’appropriation de situations concrètes par rapport à des contextes d’action précis et à des environnements déterminés.
  2. Travailler sur des dispositifs, ouverts à tous, ce qui est dans la logique du DIF, offrant de multiples situations d’apprentissage et s’appuyant sur la mutualisation des connaissances et l’intégration de l’expérience des communautés de pratique et de savoir internes.
  3. Développer l’accompagnement qui favorise la motivation et permet au « transfert »de connaissances de s’opérer. Celui ci pourrait être assuré par le manager de proximité qui monterait en compétences et enrichirait son accompagnement d’exemples tirés de situations concrètes et quotidiennes. A ces pistes il convient de rajouter la démarche de la validation ou de la reconnaissance et je m’étonne qu’elle soit peu présente dans cet ouvrage. La reconnaissance sociale ou professionnelle par un certificat ou un diplôme est une des composantes les plus importantes de la motivation dans l’apprentissage. Elle a aussi le mérite de structurer la réflexion sur l’évaluation. Enfin, il nous faut aussi savoir utiliser au mieux les nouvelles technologies qui facilitent l’individualisation des parcours et leur suivi en même temps qu’elles donnent un accès immédiat, à tout moment et par tous, à la formation. La formation devient alors indissociable du travail et de l’évolution personnelle et son accès touche le plus grand nombre. A la lumière de ces exigences et conditions de réalisation la formation pourra remplir pleinement sa mission : mettre en place des dispositifs d’apprentissage qui génèrent des compétences nouvelles, tant individuelles que collectives, facilitent l’évolution des organisations et permettent l’épanouissement de l’individu. Dans une telle perspective la fonction formation est assurée d’un bel avenir, même si les enjeux humains, sociétaux et économiques demeurent énormes et grandes les difficultés pour ce jeune métier ; il offre ainsi à ses acteurs un challenge encore plus passionnant. Merci à Sandra et Monique pour cet essai qui montre la tâche qui reste à accomplir.
    J’invite tous les professionnels de la formation à le lire et à enrichir notre réflexion de leurs analyses et commentaires.
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