NBIC et BANG
Je ne pensais pas, en écrivant mon blog du 20 janvier dernier, voir mes remarques à propos des investissements exceptionnels que la Chine a réalisés pour la R&D et la Formation, se confirmer aussi vite. Je notais l’impressionnant effort consenti par ce pays pendant la période 2000-2005, durant laquelle 101 milliards de dollars furent affectés à la recherche et à la formation, tandis que le nombre d’étudiants et d’ingénieurs croissait considérablement.
J’insistais sur le fait que l’ampleur de l’investissement plaçait la Chine au troisième rang mondial dans ce domaine d’activité et que l’on était en droit d’attendre des résultats hautement significatifs pour son économie et son développement. Les statistiques viennent de tomber : la Chine est devenue la troisième puissance économique mondiale avec un PIB estimé en 2007 à 3 500 milliards de dollars, dépassant ainsi l’Allemagne au PIB de 3 320 dollars et talonnant le Japon au PIB de 4 400, mais qui devrait être dépassé dans quatre ans. Certes, les Etats-Unis sont encore loin devant avec leur PIB de 13 800 milliards de dollars, mais si la Chine continue sa croissance, portée par ses chercheurs et son marché intérieur, elle deviendra la première puissance économique mondiale dans les années 2025. Bien sûr, l’Histoire n’est jamais aussi linéaire et de nombreux risques sociaux et politiques peuvent entraver cette dynamique. Par ailleurs, l’Europe peut trouver son souffle unitaire et retrouver sa place de première puissance économique que ses nations occupaient au 19ème siècle. La crise actuelle va générer de profondes transformations dans de nombreux secteurs tels que l’automobile, la grande distribution, l’énergie, les transports et les services financiers. Sous la double pression du développement durable et des innovations nées des nouvelles technologies, elle devrait aboutir à la substitution du modèle dominé par l’automobile et l’énergie polluante par un autre modèle, combinant la diffusion de l’information instantanée et l’énergie propre et renouvelable . J’en prends pour exemple les travaux de Dominique Bourra, CEO de NanoJV, entreprise de conseil en haute technologie. Précédemment directeur France du programme gouvernemental de coopération technologique avec Israël, il a sillonné pendant quinze ans la Silicon Valley israélienne pour assurer, à travers des partenariats auprès d’entreprises françaises, le développement industriel de l’innovation. Pour lui, la croissance future sera portée par les NBIC et les BANG. Ces deux sigles ont les significations suivantes :
- Les NBIC désignent la combinaison des Nanotechnologies, de la Biologie, de l’Information et de la Cognition ;
- Les BANG se rapportent aux univers croisés des Bits, Atomes, Neurones et Gènes. C’est sur la convergence de toutes ces disciplines et sur leurs interactions dans des entreprises innovantes multidisciplinaires, que repose la croissance de demain.
Alors, qui peut prédire qui, de l’Europe, de la Chine ou des Etats-Unis, saura le mieux s’approprier ces nouvelles combinatoires et ces nouveaux processus ?
Quel champ immense pour le développement du savoir opérationnel !