Quand la formation vient au secours de la croissance
Alors que notre pays est en panne de croissance et recherche tous les moyens pour la faire redémarrer de façon durable et substantielle afin de rentrer dans une démarche vertueuse et pérenne de création d’emplois, le rapport sur la formation professionnelle publié par le « think tank » Terra Nova fournit des éléments nouveaux et majeurs de solutions qui méritent d’être rapidement pris en compte.
Je conseille vivement la lecture de cette étude qui s’intitule : « Rapport sur la formation professionnelle. Entrer dans l’emploi : Un levier de compétitivité, un enjeu citoyen ». Elle émane d’un groupe de travail présidé par Mathilde Lemoine, économiste, Directeur des études économiques d’une banque et Professeur de macro économie à Sciences Po.
La formation améliorerait considérablement la productivité au travail et doperait la croissance. La formation améliorerait l’employabilité du collaborateur et lui permettrait de bien gérer sa relation avec son travail : Le groupe de travail s’est appuyé sur des études réalisées par des chercheurs anglo-saxons qui ont analysé le lien entre augmentation du temps de formation et amélioration de la productivité.
Publiés en 2005 par Dearden , Reed et Van Reenen , ces travaux font suite à une étude menée en Grande Bretagne auprès d’un échantillon représentatif de 94 secteurs industriels. Cette étude souligne que l’accroissement d’un point du pourcentage du taux d’accès à une formation au cours du mois précédent augmente de 0.6% le niveau de la valeur ajoutée par salarié.
Fort de ces résultats le groupe de travail de Terra Nova a développé son propre modèle. Selon leur calcul si « les 30 milliards d’euros alloués au Pacte de responsabilité étaient affectés à la formation professionnelle et en particulier à la formation qualifiante des salariés peu qualifiés et des plus de 45 ans, la productivité du travail pourrait augmenter de 7% et le PIB de 5% »
Et le rapport de continuer sur les conséquences du manque de formation transférable, c’est-à-dire privilégiant notamment des compétences cognitives, verbales et interpersonnelles. Ce manque est pour eux une source d’exclusion du marché des moins qualifiés. C’est une perte sèche de création de richesse et il accentue les inégalités.
Ces travaux confortent les études récentes de L’OCDE qui prévoient que les pays qui se développeront durablement sont les pays qui investissent le plus dans la formation. Ce rapport tombe à propos au moment où la croissance est au ralenti et où la réforme de la formation professionnelle paralyse le secteur de la formation.
Fort de ces constats et compte tenu des enjeux, il est du devoir des pouvoirs publics de prendre l’initiative afin de remobiliser autour de ce thème tous les acteurs de la formation. Puisque l’on sait avec certitude qu’un supplément de formation génère de la croissance, il est urgent de mettre en place, comme je l’ai déjà proposé avec l’appui du Président du MEDEF, un crédit d’impôt formation.
Cela toucherait toutes les entreprises qui sont conscientes que leur capital humain est un actif précieux et valorisable. Le crédit d’impôt formation leur permettrait de l’entretenir, de le mobiliser, de le motiver et de l’enrichir par la formation.
Le crédit d’impôt récompenserait les entreprises qui accroissent leurs dépenses en formation, pour leur bien, pour le bien de leurs collaborateurs, et pour le bien de notre société. Merci à terra nova !