Les PME prennent de plus en plus conscience de l’importance de mesurer les effets de la formation
Bonne nouvelle : les PME prennent de plus en plus conscience de l’importance de mesurer les effets de la formation.
On aurait pu croire que la loi du 5 mars sur la réforme de la formation supprimant l’obligation fiscale désengagerait, pour des raisons de réduction de cout, les PME de la formation. Il semblerait, au vue de la dernière enquête européenne sur la formation professionnelle, que cela ne devrait pas être le cas, car dans ces entreprises la tendance est très clairement aujourd’hui à la prise en compte de la formation à la fois comme outil de développement des compétences individuelles, mais aussi comme levier de leur performance économique. Et paradoxalement ce sont même les plus petites (de 10 à 49 salariés) qui mesurent le plus l’impact de la formation sur leur compétitivité.
L’enquête européenne CVTS (Continuing Vocational Training Survey) qui vient d’être publiée sur les pratiques des entreprises en matière de formation et leur évolution de 2005 à 2010 traduit bien cette tendance.
En matière d’évaluation de la satisfaction des stagiaires, le taux est passé de 46% des entreprises à 65%, soit en 5 ans une progression de 41%. Les pratiques d’évaluation se répandent de plus en plus dans les entreprises et les petites (de 10 à 49 salariés) sont dans la moyenne !
En matière d’évaluation de l’impact de la formation sur la performance de l’entreprise, le taux de progression est encore plus important. En 2005 seulement 14% des entreprises le mesuraient, en 2010 ce taux est passé à 21% soit 50% de croissance. Avec une progression de cet ordre, les petites entreprises (de 10 à 49 salariés) font même la course en tête avec un taux à 22% soit près d’une entreprise sur 4.
La tendance est profonde et historique. La formation a bien changé de nature : ce n’est plus une charge obligatoire, c’est un investissement dont il est important de mesurer la performance. Et le mouvement va s’accélérer sous une pression double et interdépendante. Celle d’abord des organismes de formation qui doivent savoir allier la recherche permanente d’une plus grande efficacité associée à des outils de mesure et le suivi constant de la qualité de leur prestation, aidant en ce sens les entreprises à construire leurs outils d’évaluation et à optimiser leur investissement.
Enfin celle des entreprises qui instrumentent de mieux en mieux leurs outils de GRH, s’installant petit à petit dans des démarches de GPEC facilitées par la généralisation à tous les salariés (rendue obligatoire par la loi) de l’entretien individuel d’évaluation des compétences.
Le chemin est tracé, la formation prend enfin toute sa place dans la stratégie de l’entreprise et ce quelle que soit sa taille. C’est la grande leçon de cette enquête. Le capital humain peut alors enfin jouer son rôle de premier facteur de croissance tant pour l’individu que pour l’entreprise ou la société