Quand la Poste met la formation au cœur de ses priorités
Sylvie François, DRH du groupe La Poste, a expliqué devant les journalistes le 23 septembre dernier qu’« un investissement sans précédent (allait) être fait en direction des compétences des postiers et pour développer leur employabilité ». 80% des postiers pourront suivre chaque année des formations. Une enveloppe financière de 450 millions d’euros étalée sur la durée du plan stratégique 2015-2020 a été prévue, soit 90 millions d’euros qui viendront s’ajouter aux 253 millions du budget annuel de formation des 236 000 postiers.
La formation est au cœur du plan stratégique « La Poste 2020, conquérir l’avenir », établi par le Comex en liaison avec trois organisations syndicales. Bien que celles-ci soient minoritaires, il sera mis en œuvre, selon Sylvie François, comme une des composantes de la construction du « Pacte Social ».
Ce plan s’articule autour de 4 grands axes : - des parcours qualifiants - des programmes d’accompagnement des besoins de formation individuelle - des formations au développement managérial - un programme d’appropriation du numérique.
Un postier sur 4 va suivre un parcours qualifiant d’au minimum 70 heures afin de maitriser d’autres pratiques professionnelles pour devenir, par exemple, facteur guichetier, distributeur de médicament, releveur de compteur ou conseiller clientèle en matière bancaire. Car dans les années à venir le facteur qui distribue chaque jour le courrier est un élément-clé du lien social de l’entreprise et devient vecteur de nouveaux services. L’avenir de La Poste est dans le déploiement de ces nouveaux métiers, porteurs de responsabilité sociétale et sources de développement économique.
5% du budget formation doit être consacré au développement personnel, base nécessaire à l’acquisition de compétences transverses, elles-mêmes garantes du maintien de l’employabilité des salariés. Ce montant doit être porté dans les années à venir à 20%. Tout ceci bien sûr en liaison avec la mise en place de la loi du 5 mars dernier qui institue l’entretien biannuel de compétences.
3 000 managers vont suivre une formation visant à les aider dans le renforcement de leur leadership, clef de la motivation de leurs collaborateurs et de l’appropriation des objectifs fixés par le Comex.
Enfin un plan d’acculturation au digital va être mise en œuvre pour tous les salariés de La Poste. La DRH précise : « pour le construire nous avons déterminé 19 groupes numériques homogènes qui ont le même niveau d’usage. Un programme en cinq niveaux sera lancé en prenant en compte ces 19 groupes ». Cela illustre bien mon blog précédent où j’expliquais que le digital pénétrait le monde de la formation en faisant du numérique à la fois un sujet et un outil d’apprentissage.
Cet effort sans précédent de La Poste méritait d’être salué et montré en exemple. Il s’inscrit dans le plan stratégique des cinq prochaines années et anticipe les nouveaux métiers qu’aura à déployer l’entreprise. Il définit les compétences nouvelles nécessaires pour le mettre en œuvre. Il montre combien le capital humain est le moteur de cette évolution et que la formation permet son enrichissement et son évolution.
Bel exemple qui met bien en avant toute la valeur ajoutée de la formation, levier de transformation et de compétitivité des entreprises et source d’enrichissement personnel de l’individu.