L’imagerie cognitive : jeux vidéos « space race », casque EEG et outils pédagogiques

Quel lien peut-il exister entre ces trois objets ?
Quand le hasard d’une découverte favorise l’innovation pédagogique :
Si vous jouez au jeu video Space Race vous n’avez besoin ni de clavier ni de joystick, vous jouez
en vous concentrant sur le vaisseau représenté sur l’écran de votre ordinateur. Plus votre cerveau travaille et que les informations circulent d’un neurone à l’autre, moins vous dégagez d’ondes cérébrales, appelées communément ondes Alpha.

Si vous êtes porteur d’un casque électroencéphalographe (EEG), vous pouvez capter et mesurer ces ondes. Lorsque le niveau d’intensité baisse, c’est que vous êtes concentré sur le navire et le casque peut alors commander à l’ordinateur de faire avancer le vaisseau.
Faisant abstraction de votre environnement, c’est votre imagination qui se met directement aux commandes du vaisseau qui va pouvoir avancer et vous faire gagner la course intersidérale.

Le chercheur Tomas Ros, du laboratoire de neurologie et d’imagerie cognitive de l’Université de Genève utilise, au niveau expérimental, ce casque comme interface cerveau -ordinateur, relate Yves Eudes dans le journal Le Monde du 8 décembre dernier. Il développe des applications dans le but d’aider à soigner certaines maladies mentales et remplacer les médicaments parfois invalidants ou la chirurgie.
Tomas Ros travaille sur les zones du cerveau atteintes avec des exercices ludiques. La transmission entre l’ordinateur et le cerveau se fait par le casque. On peut ainsi appréhender toute une série d’ondes ou de signaux cérébraux.

Tomas Ros explique : « le cerveau est malléable, ces exercices peuvent modifier sa structure physique, son câblage. Contrairement à ce qu’on a cru pendant longtemps les malades mentaux peuvent jouer un rôle actif dans leur guérison ». Les faire jouer c’est leur permettre de s’impliquer totalement et passionnément.

Enfin cette recherche a trouvé des applications en pédagogie. Le chercheur Anatole Lécuyer et son équipe de l’Inria de Rennes a mis au point un simulateur médical influencé par les ondes émises du cerveau de l’utilisateur.
Cette application a été présentée à Strasbourg lors des journées Inria- Industrie.

L’utilisateur ou l’apprenant commande un bras articulé qui dirige une aiguille virtuelle vers une tumeur du foie pour un prélèvement. Le bras est visionné sur un écran d’ordinateur et l’’utilisateur porte un casque EEG.
L’interface cerveau ordinateur mesure les ondes émises ou la charge mentale de celui qui réalise l’expérience. On s’aperçoit alors que lorsque la charge mentale est forte, l’utilisateur trop concentré a du mal à trouver la tumeur.
Il faut alors l’aider par une assistance visuelle lui permettant de mieux comprendre l’opération. Lorsque l’utilisateur est relaxe et sans pression, il est à l’aise et réussit très bien la manipulation tout seul. Ce simulateur relié un cerveau par un casque permet d’individualiser l’apprentissage et rend la formation plus performante.
Bel et nouvel exemple qui montre combien, depuis l’introduction des nouvelles technologies dans notre métier, la compréhension des liaisons cerveau ordinateur pet être source d’innovation pédagogique et de productivité pédagogique.