Le numérique outil de lutte contre l’illettrisme
L’illettrisme touche près des trois million de personnes en France, soit 10% de la population active et se situe dans des proportions identiques dans beaucoup d’autres pays développés. Il est cause de grande souffrance, parce que souvent cachée, et à l’origine de nombreux accidents du travail et d’incidents qualités qui peuvent être lourds de conséquences.
C’est devenu une cause nationale.
Le Centre de ressources illettrisme Auvergne vient de consacrer ses dernières rencontres régionales à ce sujet. Comment le numérique va-t-il permettre d’accompagner les adultes en situation d’illettrisme, tel était le thème de la conférence développée par Jean Vanderspelden consultant FOAD chez ITG Formation.
Et là paradoxalement il renverse les rôles en soutenant que ce sont ceux qui ne savent rien, si ce n’est qu’appartenir à la génération numérique, qui pourraient nous apprendre quelque chose ! Et de le citer : « Les adultes faiblement qualifiés ont à nous apprendre sur le numérique » ou encore : « Le numérique concerne tous les publics, y compris ceux en situation d’illettrisme.
On n’agit plus en individu mais en communauté avec un autre rapport au savoir ». Avec le Web2, les bases de données la manière d’apprendre change, tout le monde se retrouve à égalité face à l’accès au savoir qui n’est plus exclusivement médiatisé par un professeur. « Quel que soit notre niveau de qualification nous allons tous devenir des apprenants.
Les adultes faiblement qualifiés utilisent internet chez eux, chez McDo. Notre stratégie consistera à structurer leurs usages pour accompagner leur apprentissage. Les connaissances ne sont pas stables, elles se co-construisent en réseau. Elles sont remises en cause, l’école n’est plus le lieu du savoir unique, tout est relatif, l’enseignant n’a plus le même statut. »
L’enjeu n’est plus dans l’accès au savoir mais sur sa compréhension et structuration. Selon le consultant on passerait d’un modèle pédagogique du « mémoriser pour hiérarchiser » à celui où il faut «explorer pour structurer »
Et en France dit-il : « on travaille à repérer les décrocheurs, au Québec à renforcer la persévérance. » !
Changement de paradigme qui ouvre les portes à une pédagogie nouvelle avec ses propres méthodes et outils porteurs d’espoir car contribuant à la réduction de l’exclusion née de l’ignorance.