Quand le machine learning rencontre la flip éducation (1/3)
C’est l’histoire de la rencontre de Daphné Koller, professeur à Stanford et passionnée de #machine learning (apprentissage automatique) avec son collègue Andrew Ng, spécialiste d’intelligence artificielle. Daphné travaille sur l’adéquation entre la complexité des modèles mathématiques et celle des données étudiées. Elle s’attache à comprendre des situations complexes à l’aide de machines -ordinateurs et de statistiques. Ces technologies, de plus en plus utilisées pour établir des diagnostics médicaux(un modèle de ce type existe pour dépister de façon simple la maladie de Parkinson,) permettent de faire des prévisions, de programmer des robots et de travailler sur la reconnaissance vocale.
En éducation elles offrent à l’aide de moteurs de recherche un accès rapide à la connaissance. Elles modélisent au détour des quizz ou de outils d’évaluation les process d’apprentissage et leurs performances en fonction du niveau de l’apprenant et de la complexité du sujet. Daphné préfère travailler sur la construction de modèles d’apprentissage plutôt que, selon ses propos repris par le journal Le Monde du 7 aout 2012 : «passer ma vie à aller dans la même salle de classe faire la même leçon, raconter les mêmes blagues au même moment…..ce n’est pas une bonne utilisation de mon temps ni de celui de mes élèves ».
Et puis, quand elle a découvert toutes les possibilités de YouTube, elle s’est proposé de renverser les temps éducatifs. Classiquement à l’université l’élève est passif. Il écoute le cours du professeur et redevient actif quand il fait des recherches ou des devoirs. Si le cours est accessible en vidéo par YouTube, l’élève peut suivre le cours avant la classe, chez lui, et avoir sa partie active pendant la classe avec le professeur. Le professeur est alors celui qui permet aux élèves de réfléchir entre eux (apprentissage collaboratif) et de mettre en pratique grâce à des études de cas rendant le savoir plus opérationnel et plus facilement mémorisable car rattaché à travers l’expérience à du concret. C’est ce que les américains appellent la « #Flip Education »
Pendant ce temps Andrew Ng, son collègue de Stanford, offre en ligne ses cours sur l’intelligence artificielle. C’est un cursus de 10 semaines qui est ainsi proposé sur le net. Le succès a été immédiat puisqu’aux côtés de ses 400 étudiants qui suivaient le cours à l’université, près de 100000 personnes le suivaient sur le web, et 14000 d’entre elles ont pu obtenir le diplôme correspondant.
C’est alors que Daphné et Andrew décident d’associer leurs talents et on peut les entendre dire : « Les professeurs n’ont pas toujours envie de s’adapter surtout qu’en général ils sont bien notés ! En revanche, si vous leur dites qu’avec le même cours ils ne vont pas toucher 40 mais 100000 personnes d’un coup, alors là ils vous écoutent ! On reçoit des courriels d’étudiants qui grâce à ces cours ont pu trouver du travail partout dans le monde alors qu’ils n’avaient pas accès à la fac. Vous changez la vie en permettant d’apprendre. Un professeur, au fond, c’est fait pour cela. » Suite au prochain billet de ce blog