La valeur du Capital Humain (article de TIME Magazine)
Un des derniers numéros de l’hebdomadaire Time était consacré aux idées nouvelles émergeant de la crise économique qui secoue notre société aujourd’hui. Cette revue présente les idées principales qui influenceront et structureront le monde dans les prochaines années.
Mon étonnement a été grand quand, avant la montée de l’intelligence écologique, la nécessité de redessiner nos banlieues, la redéfinition des moyens de communication entre régions, l’apparition d’un nouveau calvinisme, le besoin de garder jeune et en forme son corps le plus longtemps possible, l’intérêt grandissant porté au développement économique prochain de l’Afrique, la création de biobanques qui garderaient des échantillons de cellules humaines et la transformation des magasins traditionnels en survival stores, la première des idées était de faire du travail la plus grande de nos richesses.
Après le crack des valeurs mobilières et des actifs immobiliers, le travail redevient le premier moteur de gain. Les connaissances que nous possédons et la capacité à les utiliser, grâce à l’éducation et à la formation, sont un capital précieux.
Le prix Nobel d’économie Gary Becker, professeur à l’University de Chicago, affirme : « Human capital is worth quite a lot », autrement dit le capital que nous possédons, qu’il soit intellectuel, physique, émotionnel, relationnel, toutes les compétences que nous pouvons mobiliser en situation professionnelle, constituent « un sacret paquet de valeur » !
Mais de 1999 à 2006, explique Becker, pendant la période de la bulle financière, d’abord celle des actions, puis celle des terrains, les gens étaient hypnotisés par la manière dont ils s’enrichissaient, ne réalisant pas que leur vrai capital était au fond d’eux-mêmes. Mais la crise est arrivée, provoquant un effondrement de leurs rêves et les rappelant à la réalité. C’est bien le travail, leur travail, qui est créateur de richesses, et non la spéculation.
C’est à la fois étonnant et excitant pour nous de noter que cette analyse, qui n’est que le constat d’une réalité profonde et ancienne, devient la première idée qui, selon Time, interpelle le monde aujourd’hui. C’est assurément un grand challenge pour nous ; il a trait à notre fierté car nous participons à la reconnaissance et à l’évaluation de ce capital, ainsi qu’à son acquisition et à son permanent enrichissement, dont le savoir opérationnel forme le cœur.